Et
voilà, c'est fini. Une sacrée saga, qui nous aura valu de suivre un héros
attachant pendant douze albums et de le voir mûrir avec beaucoup de
bonheur. Sans en avoir l'air, cette série s'est installée dans le paysage
de la BD en digne héritière des récits qui ont fait l'âge d'or du
magazine de Spirou. Ce n'est pas par hasard que Tousseul est apparu chez
Dupuis. Pétri d'influences (trop, parfois ?), Daniel Desorgher privilégie
une ligne claire qui doit autant à Franquin qu'à Tillieux, à Vandersteen
qu'à Will (et bien sûr à Peyo, avec qui il a travaillé). L'école belge
dans toute sa splendeur. Quant à cette ultime aventure, riche de
rebondissements, elle s'achève par un happy end intelligent, une sorte de
fin ouverte qui ne devrait décevoir personne. Que dire d'autre sinon que,
forcément adaptée à son public, cette BD pêche parfois par un petit excès
de simplisme ? Mais la fraîcheur et l'authenticité des auteurs reste
toujours aussi désarmante, même au bout de douze albums. C'est
suffisamment rare pour être signalé. Desberg est un scénariste rare. Il
est capable de nous livrer aussi bien les épisodes déjantés de La Vache
que L'étoile du désert, ou le futur Scorpion. Sans oublier les perles
dessinées par Will (« La vingt-septième lettre » et « Le jardin des désirs
», ainsi que « L'appel de l'enfer », un peu moins abouti, celui-là). Et
à côté de ça, il nous gratifie de séries « enfantines » comme Jimmy
Tousseul et Billy the Cat. On attend la suite...
Thierry Bellefroid
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